notions de TCC tout azimut

l’experience acquise ou apprise:

Expérimentations
Seligman a travaillé à partir du modèle du conditionnement opérant de Skinner. Il réinterprète ces résultats expérimentaux en introduisant la probabilité perçue par le sujet que son comportement entraîne un renforcement positif.

Dans la 1re partie de l’expérimentation de Steve Maier, trois groupes de chiens sont attachés à un harnais. Dans le premier groupe, les chiens sont simplement attachés à leur harnais durant une courte période et ensuite libérés. Les groupes 2 et 3 restent attachés. Le groupe 2 subit intentionnellement un choc électrique, que les chiens peuvent arrêter en pressant un levier. Chaque chien du groupe 3 est attaché en parallèle à un chien du groupe 2, subissant un choc de la même intensité et de la même durée, mais ceux du groupe 3 n’ont pas la possibilité d’arrêter le choc. Le seul moyen pour un chien du groupe 3 d’échapper au choc est qu’un chien du groupe 2 actionne son levier. Les chiens du groupe 3 ne peuvent donc pas agir par eux-mêmes pour échapper au choc. Au bout du compte, les chiens des groupes 1 et 2 se sont rétablis rapidement de leur expérience, tandis que les chiens du groupe 3 ont appris à être impuissants et ont montré des symptômes similaires à la dépression chronique.

Dans la 2e partie de Seligman et Maier, ces trois groupes de chiens ont été mis dans un nouveau dispositif avec un petit muret qu’il suffit de sauter pour éviter le choc. Pour une très grande partie du parcours, les chiens du groupe 3, qui avaient précédemment appris que rien ne pouvait arrêter les chocs, restaient passivement immobiles et gémissaient. Bien qu’ils auraient facilement pu échapper aux chocs, les chiens n’ont pas essayé.

Ainsi lorsqu’un animal est soumis à des « stimulations nociceptives inévitables, celui-ci renonce à tout comportement d’évitement [il se résigne à] l’immobilité. Ce comportement persiste même lorsque les stimulations nociceptives sont évitables. »3. Toutefois, si l’expérimentateur intervient auprès des chiens devenus apathiques pour les tirer (en les portant) de l’autre côté du muret lors de l’envoi du choc électrique, l’animal peut parfois réapprendre l’initiative et ainsi sort de l’état d’impuissance apprise.

Seligman en tire quelques conclusions : le traumatisme réduit la motivation à répondre, les expériences traumatiques interdiraient l’apprentissage de nouvelles réponses. Cet état serait un des facteurs de la dépression et/ ou de l’anxiété.

le questionnement socratique :

Poser de bonnes questions

Poser des questions est une bonne méthode pour amener les gens à réfléchir sur un sujet. Quand on vous pose une bonne question, cela vous permet de synthétiser votre pensée, d’évaluer les idées existantes et d’en créer d’autres.

On appelle questionnement socratique la technique didactique où l’on pose des questions dans le but d’aider les autres à apprendre. Cette dénomination provient de la façon d’enseigner de Socrate, au Ve siècle avant notre ère.

Le questionnement socratique exige d’écouter très attentivement l’interlocuteur pour vous permettre de formuler une question constructive qui permette de l’aider sans le braquer.

Voici quelques exemples de telles questions

-Questions de clarification

Qu’entendez vous par _____ ?
Quelle est votre difficulté principale ?
Quel est le lien entre _____ et _____ ?
Vous est-il possible de reformuler ?
Je ne suis pas sûr de bien vous comprendre ; voulez-vous dire que _____ ou bien que _____ ?
De quelle manière est-ce en relation avec notre problème/discussion ?
J., pouvez-vous résumer avec vos propres termes ce qui Pierre a dit ? … Pierre, est-ce ce que vous avez voulu dire ?
Pourriez-vous me donner un exemple ?
Est-ce que ceci conviendrait comme exemple : _____ ?
-Questions sur les hypothèses

Que supposez-vous ?
Que suppose J. ?
Quelle supposition pourrions-nous faire à la place ?
Il semble que vous supposez que _____. Est-ce que je vous comprends correctement?
Tout votre raisonnement dépend de l’idée que _____. Pourquoi avez-vous basé votre raisonnement sur _____ plutôt que sur _____?
Il semble que vous supposez que _____. Qu’est-ce qui vous fait penser que c’est vrai ?
Is that always the case? Why do you think the assumption holds here?
Pourquoi pourrait-on faire une telle supposition ?
-Questions sur les raisons et les preuves

Pouvez-vous nous expliquer vos raisons ?
Comment ceci s’applique à notre cas ?
Y a-t-il une raison de douter de cet argument ?
Qui pourrait savoir si cela est vrai ?
Que pourriez-vous répondre à une personne qui dit que ____?
Quelqu’un d’autre peut-il donner un argument qui conforte cette opinion ?
Par quel raisonnement êtes-vous arriver à cette conclusison ?
Comment pourriez-vous découvrir si cela est vrai ?
-Questions sur les opinions ou les points de vue

Qu’en concluez-vous ?
Quand vous dites _____, en concluez-vous que _____?
Si cela se passait, quelles en seraient les conséquences ? Pourquoi ?
Quel effet cela pourrait-il avoir ?
Est-ce que ceci surviendrait nécessairement ou seulement probablement/peut-être ?
Y a-t-il une alternative ?
Si _____ et _____ sont avérés, qu’est-ce qui pourrait aussi être vrai ?
Si l’on dit que ce ____ est éthique, qu’en est-il de _____?
-Questions sur les implications et des conséquences

Comment peut-on découvrir que _____ ?
Dans cette question, quelle supposition fait-on ?
Est-ce que _____ poserait cette question différemment ?
Comment pourrait-on améliorer cette question ?
Pouvons-nous entièrement décomposer cette question ?
Cette question est-elle claire ? Est-ce que nous la comprenons ?
Est-il facile ou difficile de répondre à cette question ? Pourquoi ?
Sommes-nous tous d’accord que c’est là la question ?
Avant de répondre à cette question, à quelles autres questions devrions-nous répondre d’abord ?
Comment _____ exposerait ce sujet ?
Pourquoi ce sujet est-il important ?
Est-ce la question la plus importante, ou y a-t-il une question sous-jacente ?
Pouvez-vous voir en quoi cela pourrait être lié à ________ ?

 

10 distorsions cognitives qui entretiennent des émotions négatives
Psychomédia Publié le 14 mars 2013

Le terme distorsion cognitive a été défini en 1967 par le psychologue américain Aaron T. Beck comme désignant des façons de traiter l’information qui résultent en erreurs de pensée prévisibles et qui ont souvent pour conséquence d’entretenir des pensées et des émotions négatives. Les distorsions cognitives contribuent ainsi aux troubles émotionnels tels que la dépression et l’anxiété ainsi qu’aux troubles de la personnalité.

Dans son travail avec des personnes atteintes de dépression, Beck a identifié six erreurs systématiques de pensée:

La pensée « tout ou rien »
Penser de façon dichotomique (polarisée): tout ou rien, noir ou blanc, jamais ou toujours, bon ou mauvais… quand cela ne correspond pas à la réalité. Ex. Se voir comme un raté suite à une performance moins que parfaite.
L’inférence arbitraire
Tirer des conclusions hâtives (habituellement négatives) à partir de peu d’évidence. Par ex., la lecture de la pensée d’autrui consiste à inférer les pensées possibles ou probables d’une personne; l’erreur de prévision consiste à prendre pour des faits des attentes sur la tournure des événements avant qu’elles ne se produisent.
La surgénéralisation
Tirer une conclusion générale sur la base d’un seul (ou de quelques) incident(s). Ex. Si un événement négatif (p. ex. un échec) se produit, s’attendre à ce qu’il se reproduise constamment.
L’abstraction sélective
Ne porter attention qu’aux détails négatifs en excluant les détails positifs.
La dramatisation (ou amplification) et la minimisation
Donner un poids plus grand à un échec, une vulnérabilité ou une menace qu’à un succès, une force ou une opportunité; s’attendre au pire alors qu’il est moins probable que d’autres possibilités; vivre une situation comme intolérable alors qu’elle n’est qu’inconfortable…
La personnalisation
Penser à tort être responsable d’événements fâcheux hors de son contrôle; penser à tort que ce que les autres font est lié à soi.
En 1980, le psychologue David Burns a identifié quatre autres distorsions:

Le raisonnement émotionnel
L’utilisation prédominante d’un état émotionnel pour tirer des conclusions concernant soi-même, les autres ou des situations; la croyance que les émotions correspondent à la réalité (ex. la peur qui est une attestation du danger; les pensées liées aux émotions prises pour la réalité: je suis stupide plutôt que je pense que je suis stupide).
Les croyances sur ce qui devrait être fait
Des attentes sur ce que la personne ou les autres devraient faire sans examen du réalisme de ces attentes étant données les capacités et les ressources disponibles dans la situation.
L’étiquetage
Limitation de la pensée due à l’utilisation d’une étiquette. Plutôt que de décrire le comportement spécifique, un qualificatif pose un jugement. Par ex. « Je suis un perdant ».
Le blâme
Tenir à tort les autres responsables de ses émotions ou au contraire se blâmer pour celles des autres.
D’autres distorsions ont par la suite été définies telles que l’attente ou l’illusion de justice, l’illusion de pouvoir contrôler autrui ou l’illusion d’être contrôlé, la tendance à se comparer négativement aux autres, etc.…

Les distorsions cognitives sont manifestes dans les pensées automatiques qui sont des interprétations de l’expérience du quotidien basées sur des schémas cognitifs qui sont des croyances de base souvent profondément ancrées.

La restructuration cognitive, qui consiste à identifier les distorsions cognitives et à les confronter à la réalité est centrale dans la psychothérapie cognitive traditionnelle (par opposition à la thérapie cognitive contextuelle, dite de troisième vague).

Le concept de distorsion cognitive est différent de celui de biais cognitif développé dans d’autres champs de recherche de la psychologie.

Psychomédia avec source: Carrie L. Yurica et Robert A. DiTomasso (2009)

L’expérience de l’ours blanc:

permet d’amener le patient vers l’acceptation,

(Description :Marcher d’un point à un autre sur une trentaine de mètres environ sans jamais penser à un ours blanc. Si l’image d’un ours blanc survient à l’esprit, alors reculer de 3 pas.Objectifs :L’ours blanc est la métaphore d’une pensée négative. Cette expérience fait prendre conscience qu’il est très difficile de supprimer de son esprit une pensée envahissante. Mais si l’on accepte une émotion négative telle que l’anxiété ou la tristesse, elle aura beaucoup moins d’impact et d’influence sur nous.)

Faut-il arrêter de penser ?
Essayez le petit exercice suivant. Mettez ce livre de côté et, pendant une minute ou deux, évitez de penser à un ours blanc.
Alors, vous y êtes arrivé ?
Pas vraiment, j’imagine. Lorsqu’ils reçoivent cette consigne, la plupart des gens ne peuvent s’empêcher de penser à des ours blancs. Et ce qui se passe réellement est plus surprenant que vous ne le pensez. Pour les besoins d’une expérience rendue publique en 1987, le psychologue Daniel Wegner et ses collègues ont divisé des étudiants en deux groupes. Le premier devait ne pas penser à un ours blanc pendant cinq minutes et le second devait y penser délibérément. Comme on pourrait s’y attendre, les sujets du premier groupe ont été incapables de réprimer la pensée d’un ours blanc. Puis les deux groupes ont reçu la consigne de penser délibérément à un ours blanc pendant cinq autres -minutes. Les étudiants à qui on avait demandé de réprimer leurs pensées dans la première phase de l’expérience se sont mis à songer beaucoup plus souvent à un ours blanc que ceux du second groupe. Comme le montre notamment cette étude, ce à quoi nous résistons persiste. Notre esprit est affamé, toujours en quête d’éléments susceptibles de l’occuper et de le faire cogiter moment après moment.
Tentons une autre expérience, si-vous le voulez bien. Mettez de nouveau ce livre de côté et, assis les yeux fermés laissez votre esprit s’apaiser et toutes vos pensées s’arrêter complètement pendant quelques minutes à peine.
Alors, vous y êtes arrivés ? Sans doute pas, comme pour l’exercice précédent. La plupart d’entre nous sommes naturellement pourvus d’un esprit semblable à un singe qui bondit dans tous les sens, s’accroche aux feuilles et aux branches de notre conscience, pense à ceci, puis à cela, de manière presque aléatoire.
Mais si réprimer nos pensées ne fonctionne pas, comment pouvons-nous calmer notre esprit-singe ? Comment pouvons-nous l’amener à une forme d’apaisement, à une attention soutenue dans l’instant présent ? Il suffit d’observer le comportement d’un jeune enfant totalement absorbé par l’examen de la paume de sa main, parfois pendant des minutes entières, pour avoir un début de réponse. L’esprit humain semble doté de mécanismes innés capables de générer une attention soutenue, vigilante et engagée. Nous devons juste apprendre à les utiliser.
Quand nous étions beaucoup plus jeunes, nous le faisions spontanément. Depuis, les exigences quotidiennes ont encombré notre esprit et notre attention s’est fragmentée. Dans la vie professionnelle plus qu’ailleurs ce phénomène est flagrant et ses conséquences se manifestent sous la forme d’erreurs coûteuses, de querelles inutiles, d’actions inefficaces, de doublons, de confusion et — peut-être surtout — de stress. Mais la bonne nouvelle, c’est que, par la pratique de la méditation, vous pouvez entraîner votre esprit à ramener encore et encore votre attention vagabonde sur un objet unique.
(CHASKALSON Michael, « Méditer au travail pour concilier sérénité et efficacité » (2011), Préface de Christophe ANDRÉ (2013), CD audio d’exercices conçus et lus par Christophe ANDRÉ (2013), Éditions des Arènes 2013, p. 58-61)

Les 4 R: Recontextualiser, Reformuler, Résumer,
Renforcer.
Utiliser, dès que possible, les arguments permettant un
renforcement positif.

L’approche centrée sur la personne de Carl Rogers

La méthode
L’ACP, méthode mise au point par le célèbre psychologue américain Carl Rogers, se veut centrée sur la personne et non sur un problème, une maladie ou un symptôme particulier. Elle repose sur la conviction que l’homme possède un fort potentiel d’évolution et d’épanouissement inné qui se développe de lui-même pour peu qu’il bénéficie d’un contexte favorable. Il s’agit donc de relancer ce processus spontané qui a été entravé.

Le thérapeute s’efforce d’instaurer un climat sécurisant, de faciliter l’expression de son « client », de lui apprendre à se fier à ce qu’il ressent pour développer son autonomie et améliorer ses relations avec les autres. Carl Rogers a remplacé le mot patient par « client » pour souligner le rôle actif de ce dernier : lui seul sait ce qui lui convient, c’est donc à lui de mener la démarche thérapeutique. Le thérapeute ne peut en aucun cas se substituer à lui, c’est pourquoi il n’impose rien, ne conseille et n’interprète pas, mais accompagne la personne dans son travail d’évolution et de changement.

Historique
A DÉCOUVRIR
A lire
Le Développement de la personne de Carl Rogers. (Dunod, 1996).

Comprendre Carl Rogers de Brian Thorne. (Dunod, 1994).

L’immense popularité de l’ACP tient autant à la pensée révolutionnaire qu’au rayonnement personnel de Carl Rogers. Né en 1902 aux Etats-Unis, ce psychopédagogue a rejeté les principaux courants psychologiques de son époque, la psychanalyse freudienne et le behaviorisme (étude des comportements), pour forger sa propre théorie. C’est le premier praticien à s’être livré à des enregistrements sonores et vidéo de ses séances, et à entreprendre des recherches sur le processus thérapeutique et ses résultats.

C’est également lui qui a instauré la supervision des thérapeutes. Privilégiant les qualités personnelles aux diplômes, il a ouvert la psychothérapie aux professions non médicales et développé la relation d’aide (counseling). Une approche qui devient célèbre dans les années 60 sous le nom de méthode « non directive ».

Auteur, conférencier, chercheur, Carl Rogers s’est intéressé à tout ce qui concerne les relations humaines : le couple, la famille, l’enseignement, la vie sociale et politique… Son travail a totalement transformé l’art de l’écoute, non seulement dans le domaine des professions d’aide, mais aussi dans celui de de la communication, de l’entreprise et du commerce. Il s’est éteint en 1987, alors que son nom venait d’être proposé pour le prix Nobel de la paix.

Déroulement d’une séance
Il n’existe pas de cure type. Tout dépend du vécu actuel du client, toujours privilégié par rapport à son histoire passée. Le thérapeute va l’écouter avec sympathie, dans une relation de confiance et d’authenticité. (On est loin de la « neutralité » des psychanalystes). Placé face à son client, pour que ce dernier puisse voir ses expressions, il doit observer trois attitudes fondamentales précisément définies par Carl Rogers.

La congruence, ou l’accord avec lui-même (coïncidence entre ses besoins, ses désirs, la conscience qu’il en a et l’expression qu’il en donne). Elle incitera le client à déjouer ses mécanismes de défense pour rétablir sa propre congruence.

La compréhension empathique. Tout en restant lui-même, le thérapeute cherche à se mettre à la place du client, à entrer dans son univers et ses sentiments, en s’efforçant de les voir sous le même angle que lui. Aussi, lorsque celui-ci souffre, la compassion qu’il peut lire chez le thérapeute lui donne à la fois le sentiment d’être compris et la sensation que sa douleur est partagée, donc allégée.

L’acceptation positive inconditionnelle, quoi que le client dise ou vive. D’après Carl Rogers, la majorité des problèmes psychologiques provient du fait qu’il est rare d’avoir reçu une telle acceptation de la part de ses parents dans la petite enfance. Raison pour laquelle nombreux sont ceux qui grandissent en cherchant avant tout à plaire aux autres, en sacrifiant leur personnalité et leurs propres désirs. Il est donc essentiel que le client se sente respecté sans jamais avoir l’impression d’être jugé ou évalué selon une théorie quelconque. La confiance, source de liberté d’expression et de relation dynamique, est en effet l’élément moteur de la thérapie.

Un exemple : le thérapeute peut dire qu’il vient de ressentir la souffrance de son client physiquement, au niveau du ventre, comme quelque chose de profond qui s’ouvrait en lui, avec un désir de s’y laisser aller. Alerté par cette réflexion, le client pourra alors comparer cette sensation avec sa propre expérience afin de s’interroger sur le sens profond de sa souffrance.

En règle générale, le thérapeute pose peu de questions. Il peut rester silencieux ou prendre la parole pour répondre à une demande, attirer l’attention de son client sur un point important, ou encore vérifier avec lui la compréhension qu’il a de ses difficultés. Tout vient du client, de ses propres ressources, l’explication de son problème comme la façon de le résoudre. Mais il n’est plus livré à lui-même, le thérapeute est à ses côtés.

L’hexaflex

hexaflex

La matrice de l’ACT thérapie « Hexaflex » comporte 6 dimensions, chacune joue un rôle dans le passage de la rigidité à la flexibilité psychologique.
Pour mieux comprendre l’impact de chacune d’elles, nous allons les aborder indépendamment et les décrire autant au niveau théorique que dans leur mise en pratique.

Le travail sur les dimensions de l’hexaflex permet d’augmenter la flexibilité au détriment de la rigidité. Il se fera entre autres au travers de l’usage des métaphores et d’exercices expérientiels afin de contourner les éventuels effets néfastes du langage. Pour mener cela à son terme, la thérapie d’acceptation et d’engagement englobe deux processus fondamentaux :

les processus d’acceptation et de pleine conscience
les processus de changement de comportement et d’engagement.
Ils regroupent les six dimensions explicitées ci-dessous, qui seront les cibles privilégiées d’intervention de l‘ACT.

Hexaflex Un outil thérapeutique dynamique : les 6 dimensions de l’ACT

Nous débuterons à chaque fois la dimension par une explication du principe qui réside du côté rigidité psychologique. Par soucis de concision, nous l’aborderons que succinctement pour consacrer plus d’espace et de temps à la dimension qui participe à la flexibilité psychologique. Pour les affamés et les curieux, vous trouverez tous les compléments (alimentaires) d’information dans les références qui seront indiquées en fin d’article.

La première dimension de l’hexaflex que nous allons aborder de manière totalement arbitraire sera la relation :

1. Evitement expérientiel VS Acceptation.

La notion d’évitement expérientiel correspond à des essais de se soustraire aux expérimentations psychologiques (pensées, émotions, sensations physiques), en essayant de modifier la forme, la fréquence, l’intensité ou l’exposition à ces évènements psychologiques (HAYES & al. 1996).
De l’autre côté, une notion différente placera plus la personne dans une perspective de flexibilité psychologique : cet élément est l’acceptation.
Butler er Ciarrochi (2007) la définissent de la manière suivante “Consentir à faire l’expérience d’évènements psychologiques (pensées, émotions et sentiments, souvenirs) sans avoir à les éviter ni les laisser influencer indûment son comportement.”

2. La fusion cognitive VS la défusion cognitive

La notion de fusion cognitive fait référence à un contrôle excessif du langage (incluant ses pensées, ce que l’on dit ou entend dire par l’entourage) sur les comportements (Blackledge, 2007).
Le terme “défusion cognitive” trouve son origine dans la langue anglaise sous le vocable “to defuse”. Ce mot fait référence conjointement à la notion de désamorcer un piège et de dé-fusionner avec le langage.
La défusion cognitive est, donc, le procédé permettant à l’individu de prendre de la distance avec le contenu littéral de ses pensées pour les envisager comme des phénomènes psychologiques différents des expériences réelles.

3. Le soi comme contenu VS le soi comme contexte

L’ACT propose d’observer les évènements psychologiques à plusieurs hauteurs et dans des perspectives différentes. A ce niveau, il distingue « le Soi comme contenu » du « Soi comme contexte ». L’ACT aborde également le concept de soi comme processus que nous décrirons brièvement.

4. Passé/Futur ou instant présent

Le but consiste à accroître l’attention sur ce qui nous entoure autant que sur les évènements internes (sensations, pensées, émotions) sans se laisser emporter au moins par le flux du langage. Cette partie va aider le patient à centrer son attention sur l’instant présent lorsque cela va dans le sens de ses valeurs.

5. Les valeurs

Les valeurs sont définies par les sphères de vie significatives (relationnelle, professionnelle, personnelle, etc.) du client.
Elles sont semblables à l’aiguille d’une boussole, elles fournissent une direction aux actions engagées.

6. Les actions engagées

L’action engagée consiste à motiver le client à poser des actions dans les sphères valorisées. L’engagement implique de se maintenir en mouvement vers les valeurs par un ensemble d’actions tout en accueillant les expériences internes désagréables.

La restructuration cognitive

est un ensemble de techniques utilisées en thérapies cognitivo-comportementales pour repérer et modifier des cognitions inadaptées d’un sujet (distorsions cognitives) que l’on retrouve dans de nombreux troubles psychiatriques. On retrouve la pensée en tout ou rien, les pensées magiques, la surgénéralisation, la maximisation, le raisonnement émotionnel. Elles s’intéressent aux cognitions ou idées (« je suis moche », « je suis gros », « je suis nul », « à quoi bon essayer, je vais échouer » mais pas aux fonctions cognitives (mémoire, attention, concentration, planification) qui sont la ciblées en remédiation cognitive

Elle comporte un premier temps de repérage, avec le patient, de ses pensées automatiques grâce à l’analyse fonctionnelle. Les pensées sont identifiées et explorées à l’aide de la flèche descendante (« si vous pensez ça, et alors ? », « que va-t-il arriver, au pire ? »). Dans un deuxième temps, elle vise la modification de ces pensées et des croyances qui y sont rattachées.

Il s’agit pour le patient d’être à même de reconnaître ses pensées automatiques, identifier les distorsions cognitives, en tester leur validité, et développer des pensées alternatives plus fonctionnelles.

L’apport d’informations objectives est rarement efficace.

Le développement de pensées alternatives peut se faire par la décentration en demandant au patient d’imaginer le point de vue d’autrui. Par exemple ce que ferait un de ses proches dans la même situation, en amenant le patient à faire de nouvelles expériences (notamment à partir de l’exposition) en recourant à des métaphores, en utilisant le questionnement socratique, etc.

le coping centré sur le problème:

LES STRATÉGIES DE COPING
DÉFINITION DU COPING

Dans une situation de stress, l’individu ne reste pas inactif. Au-delà des réactions physiques de stress qui surgissent en lui, il va tenter d’y répondre. On parle de « coping », mot anglo-saxon, qui veut dire « faire face ».
Le coping peut ainsi etre défini comme la façon dont l’individu va raisonner et agir afin de remédier aux aspects négatifs d’une situation stressante. C’est un processus d’ajustement cognitif (manière de penser) et comportemental (manière d’agir) qui est destiné à maitriser ou tolérer une situation dangereuse.

Le coping est un concept récent, proposé pour la première fois dans un ouvrage de R. Lazarus : « Psychological Stress and Coping Process » (1966). Mais cette notion de coping s’est précisée par l’étude que menèrent Lazarus et Folkman en 1984 : « Stress, Appraisal and coping ». Ils ont appliqué une échelle de 67 items (la WCC : Ways of Coping Cheklist) 100 adultes qui devaient y répondre chaque mois pendant un an, en pensant à un événement récent qui les avait perturbés et à la façon dont ils avaient réagi. Ils obtiennent en regroupant ces réponses deux stratégies générales : le coping centré sur le problème et le coping centré sur l’émotion.
LE COPING CENTRE SUR L’ÉMOTION

Le coping centré sur l’émotion vise à gérer les réponses émotionnelles induites par la situation. Cette stratégie tend à diminuer la réaction du stress en agissant sur les réactions physiologiques, émotionnelles et psychologiques. Les exemples de coping centré sur l’émotion sont la relaxation, l’engagement dans une autre activité distrayante (le sport, le jardinage…), la consommation de substances (alcool, tabac, médicaments), la recherche d’un soutient social, le déni, la colère, l’humour, ou encore le coping « religieux » (croire en Dieu ou en un dieu peut diminuer le caractère stressant d’un événement de vie).
LE COPING CENTRÉ SUR LE PROBLÈME

Cette stratégie vise à réduire les exigences de la situation et/ou à augmenter ses propres ressources pour mieux y faire face. Les exemples de coping centré sur le problème sont la recherche d’information concernant l’événement stressant, l’action pour supprimer le stresseur ou encore la maitrise de soi (en ne réagissant pas trop vite ou en prenant du recul pour analyser correctement la situation afin d’agir en conséquence).
Le coping centré sur le problème est un coping de stratégie active ou coping « vigilant ».

COPING ACTIF ET COPING PASSIF

Il s’agit d’une autre façon de classer le coping. On distingue une forme de stratégie active et une forme de stratégie passive. Suls et Fletcher ont réalisé en 1985 une méta-analyse portant sur 43 recherches antérieures, consacrées au coping. Ils aboutissent à deux grands types de coping :
Le coping de stratégie active ou le coping « vigilant » se manifeste par l’affrontement de la situation en cherchant un moyen pour agir comme l’information, le soutien social ou le développement d’un plan d’action.
Le coping de stratégie passive ou le coping « évitant » se manifeste par des comportements de fuite, d’évitement ou meme d’agressivité. Il comprend également des attitudes de déni, de résignation ou de fatalisme.
Il y a une parenté des stratégies passives ou coping évitant avec le coping centré sur l’émotion et des stratégies actives ou vigilantes avec le coping centré sur le problème.
La stratégie de coping est efficace si elle permet à l’individu de maitriser la situation stressante ou de diminuer son impact sur son bien-etre physique et psychique.
Dans le domaine du stress professionnel, plusieurs études ont montré que le coping « centré sur l’émotion » et le coping « évitant » pouvaient à long terme provoquer des effets nocifs. Il induit un niveau élevé de dépression et d’insatisfaction professionnelle (Israel B. A., House J. J., Schumann S. J., «The relation of personal resources, participation, influence. Interpersonal relationship and coping strategies to occupational stress, job strains and health: a multivasiste analysis », 1989).

 

quelques notions sur la pleine conscience ou ACT

Qu’est-ce que la Pleine conscience ?
Pour reprendre la définition que donne Jon Kabat-Zinn dans son ouvrage « Où tu vas, tu es » (Ed. J’ai Lu, 2005), la Pleine conscience (Mindfulness) signifie diriger son attention d’une certaine manière, c’est-à-dire délibérément, au moment présent, sans jugement de valeur sur l’expérience vécue.

L’attention est ainsi, à un moment donné et de façon volontaire, dirigée sur un point choisi, sans jugement et avec bienveillance. Plus précisément :

-La pleine conscience est une pratique de l’attention et de l’éveil ;

-Ce mode de fonctionnement est mis en place volontairement sur un temps donné, que cela soit dans des pratiques formelles ou au cours de ses activités quotidiennes ;

-Ce mode d’être favorise l’acceptation inconditionnelle de l’expérience du moment (sensations, émotions, pensées, éléments de l’environnement extérieur), en se détachant d’un mode habituel réactif (jugement, évaluation, catégorisation ou évitement de l’expérience) qui est fréquemment à la source de souffrances individuelles (auto-dépréciations, inquiétudes, anticipations anxieuses…).

Diverses techniques sont mises en pratique et entraînées dans le cadre de cette approche :

-La pratique de la méditation sur le corps et la respiration ;

-Des exercices d’attention sur les perceptions internes et externes, les sensations corporelles, les pensées et émotions ;

-La mise en évidence du « pilotage automatique » de l’individu au quotidien, et le développement du mode « être » en parallèle du mode « faire » ;

-Le repérage des habitudes cognitives qui alimentent les ruminations mentales, et l’entraînement à l’acceptation du moment présent.

Quelles sont les indications et les contre-indications de la Pleine conscience ?
La méditation par la Pleine conscience peut bénéficier à la plus grande majorité des personnes souhaitant trouver un mode de fonctionnement tourné vers le mieux-être au quotidien. Certaines indications spécifiques peuvent être également soulignées :

-Prévention de rechutes dépressives,
-Gestion du stress, de l’anxiété chronique, de l’insomnie,
-Gestion de l’impulsivité (accès de colère, crises de boulimie),
-Gestion de la douleur chronique,
-Gestion de la détresse face à la maladie chronique,
-Amélioration du perfectionnisme excessif.

Du fait de l’engagement nécessaire en temps de pratique, en ressources attentionnelles et en implication personnelle, certaines conditions peuvent nécessiter une prise en charge préalable à la pratique de la mindfulness et une entrevue avec un spécialiste (psychologue, psychiatre, médecin formé) est alors profitable. C’est notamment le cas pour les difficultés suivantes :

-Dépression en phase aiguë,
-Troubles de l’attention,
-Attaques de panique récurrentes,
-Trouble bipolaire non stabilisé,
-Troubles psychotiques (hallucinations, délires),
-Etats dissociatifs ou psychologiques aigus (abus physiques, émotionnels ou sexuels).

Quels sont les liens entre Pleine conscience et psychothérapie ?
La pleine conscience s’intègre directement à différentes formes de psychothérapies, comme la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (Mindfulness-Based Cognitive Therapy, MBCT) ou l’entrainement à la gestion du stress basé sur la pleine conscience (Mindfulness-Based Stress Reduction, MBSR). D’autres interventions font référence à la pleine conscience en l’articulant à d’autres formes d’action, comme la thérapie d’acceptation et d’engagement (Acceptance and Commitment Therapy, ACT).

La MBCT est une approche qui intègre des techniques de thérapie cognitive avec la pratique de la méditation. Développée par Zindel Segal, John Teasdale et Mark Williams, elle est destinée notamment à prévenir les rechutes dépressives chez les personnes en rémission. En présence d’un état de tristesse transitoire, celles-ci ont en effet tendance à réactiver des pensées et émotions négatives pouvant déclencher une rechute.

La MBCT vise la prise de conscience de ce mode de fonctionnement de l’esprit, et favorise la construction d’une nouvelle attitude à l’égard de ces pensées et émotions. Les pensées sont alors vues comme des événements mentaux, indépendamment de leur contenu et de leur charge émotionnelle. Cette approche permet donc de se tenir à l’écart des ruminations négatives et de se déconnecter de la spirale conduisant à la rechute dépressive.

La MBSR favorise l’utilisation de la méditation dans le cadre de la gestion du stress, de l’anxiété et de la douleur chronique. Elaborée par Jon Kabat-Zinn, cette approche se révèle être un outil favorisant un mode de fonctionnement plus apaisé dans la vie quotidienne. Ses indications sont larges et ne visent pas uniquement la pathologie.

Quelle est l’origine de la Pleine conscience et ses liens avec le bouddhisme ?
La Pleine conscience (Mindfulness) a été adaptée des pratiques de méditation traditionnelles qui trouvent leurs origines dans le bouddhisme Theravada et Mahayana, en Inde depuis 2500 ans. L’Abhibdhamma représente une compilation de la psychologie et de la philosophie bouddhiste et inclut des descriptions détaillées des états de conscience pouvant être atteints par les techniques méditatives. Au Ve siècle, la partie de l’Abhibdhamma qui traite de la méditation a été résumée dans une collection connue comme le Visuddhimagga ou la « voie de la purification ». Ces textes décrivent les caractéristiques de la pleine conscience induites par la méditation Vipassana (méditation de la vision intérieure, pratique de la méditation de pleine conscience).

Les descriptions occidentales modernes du concept dans la littérature scientifique sont consistantes avec les conceptualisations bouddhiques traditionnelles de la pleine conscience. De fait, les pratiques méditatives sont de plus en plus utilisée dans le champ de la santé, physique ou mentale, et font l’objet de nombreuses recherches appliquées. Issue de traditions millénaires, la Pleine conscience s’inscrit donc dans le monde contemporain et est proposée aujourd’hui comme une « méditation laïque », détachée des aspects religieux de ses origines.

Quelles différences entre relaxation et méditation ?
De façon synthétique, l’une des différences principales correspond au fait que la relaxation vise une « performance » (détente et relâchement musculaire…) alors que la méditation consiste en une prise de conscience de l’expérience vécue, sans objectif par rapport à celle-ci :

-La relaxation vise explicitement un relâchement, une détente physique, musculaire et émotionnelle. En ce sens, sa pratique est ouvertement orientée vers un objectif attendu que les pratiquants cherchent à atteindre. Elle peut être utilisée de façon spécifique comme technique thérapeutique face à un malaise spontané (attaque de panique, conflit interpersonnel…). Elle est également souvent associée à une baisse de la vigilance.

-La méditation ne vise pas l’atteinte d’un objectif particulier (tel qu’un relâchement musculaire par exemple), mais correspond à un mode d’être ouvert à l’expérience du moment, quelle qu’elle soit, sans chercher à la modifier. Les bénéfices observés en lien avec la pratique ne sont pas recherchés volontairement dans les séances. La méditation correspond à un mode d’éveil, d’attention et de conscience.

Quelle est l’efficacité de la méditation par la Pleine conscience ?
La Pleine conscience présente des preuves d’efficacité comme approche de réduction du stress dans la population générale. Elle est maintenant utilisée pour apprendre à gérer par soi-même le stress et la détresse émotionnelle associée de façon habituelle à diverses maladies chroniques, et comme une approche psychothérapeutique pour plusieurs troubles psychologiques :

-Dans la douleur chronique, la Pleine conscience permet une réduction de la détresse émotionnelle, des symptômes psychologiques et de l’incapacité fonctionnelle (Kabat-Zinn et coll., 1985). Ces bénéfices sont stables jusqu’à quatre ans après la prise en charge (Kabat-Zinn et coll., 1987).

-La Pleine conscience est efficace pour minorer le stress, l’anxiété, la dysphorie dans la population générale, et elle améliore l’empathie, le sentiment et la capacité de contrôle personnel (Astin, 1997 ; Shapiro coll., 1998).

-Speca et coll. (2000) ont testé la Pleine conscience auprès de patients souffrant de différents cancers. Les résultats montrent une réduction respective de 65 % de la perturbation de l’humeur et de 35 % des symptômes de stress, le temps de pratique de la méditation étant corrélé aux bénéfices éprouvés.

-Teasdale et coll. (2000) ont testé la Pleine conscience auprès de patients déprimés en rémission depuis peu. Cette pratique combinée à la thérapie cognitive réduit de moitié le taux de rechute dépressive pour les personnes ayant présenté trois épisodes ou plus.

« > Quelles sont les explications psychologiques de la Pleine conscience?
La Pleine conscience correspond à un état dans lequel l’individu est « pleinement présent dans le moment, centré sur la réalité de la situation, en la reconnaissant et en l’acceptant pour ce qu’elle est » (Kabat-Zinn, 1984, 1990 ; Teasdale et coll., 1995).

Bishop (2002) souligne que les caractéristiques de cet état intègrent divers aspects de régulation attentionnelle :
L’attention soutenue permet d’être « pleinement présent dans le moment », focalisé sur un point unique de conscience (la respiration comme point d’ancrage, par exemple) en se désengageant des pensées et émotions portant sur l’objet observé ou de pensées discursives non-pertinentes.
L’attention contrôlée permet d’« observer la réalité du moment présent », le pratiquant percevant les caractéristiques objectives de sa situation sans élaborer de jugement sur celle-ci (implications potentielles, interprétations hypothétiques ou activités réactionnelles). Ainsi dans l’expérience, les pensées et les émotions qui parviennent spontanément à la conscience sont observées pour ce qu’elles sont, sans jugement ou interprétation de celles-ci.
L’attention diffuse permet de « reconnaître et accepter la situation pour ce qu’elle est », le pratiquant restant ouvert à l’expérience de façon à ce que toute information disponible soit observée intentionnellement et sans attachement à un quelconque point de vue ou résultat. Il n’y a pas de tentative de changement ou d’échappement, ni de maintien ou de prolongation, de quoi que ce soit. Le méditant reste ouvert et disponible pour observer la présence de chaque pensée ou émotion lors de sa survenue, comme de sa disparition. La pertinence ne porte pas sur les idées ou les croyances préconçues, mais sur le fait de porter son attention à toute information disponible.
La Pleine conscience semble donc refléter un type de capacité méta-cognitive (Marks, 1999) dans laquelle le méditant à la capacité d’observer ses propres processus mentaux, c’est-à-dire percevoir ses pensées ou ses émotions comme des événements mentaux, qui n’ont pas plus de valeur ou d’importance que ce que le pratiquant leur permet d’avoir. La validité ou la pertinence des pensées et des émotions n’est pas automatique. Les états émotionnels ne sont plus « plaisants » ou « déplaisants » par eux-mêmes, mais ils sont observés comme des événements mentaux. Cette pratique favorise l’amélioration de la tolérance émotionnelle et la diminution de la réactivité émotionnelle. Les situations sont abordées avec la même conscience objective, les événements n’ont pas de valeur par eux-mêmes autre que celle qu’on leur permet d’avoir. Ainsi, en plus des capacités de régulation attentionnelle, la pleine conscience peut être conceptualisée comme un ensemble d’attitudes et une tendance générale à l’orientation et à l’approche de l’expérience.

les variables en psychologie TCC

Le premier avantage de la méthode expérimentale découle de la possibilité qu’a le chercheur de manipuler rigoureusement une ou plusieurs variables en précisant les conditions exactes de leur utilisation (VI = variables indépendantes) ou de leur apparition (VD = variables dépendantes)), de manière que d’autres puissent reproduire l’expérience et vérifier la véracité des résultats obtenus. Un autre avantage, peut-être le plus important, réside dans le contrôle idéalement total (pas seulement VI et VD) de la situation de recherche (Ex. laboratoire…). On fait donc l’hypothèse que c’est l’influence des variables indépendantes qui est la plus déterminante et qui explique donc au premier chef les résultats obtenus. Cependant, on ne peut exclure l’effet d’autres variables. Deux catégories de variables indépendantes peuvent déjà être distinguées : les variables invoquées et les variables provoquées.

Les variables indépendantes

Les variables invoquées ou organismiques : ce sont les caractéristiques relativement stables d’un organisme, tant sur le plan psychologique ou sur le plan culturel (sexe ; couleur des yeux ; taille ; poids ; intelligence ; niveau d’instruction ; anxiété ; introversion-extraversion ; culture ; religion ; etc).

Les variables provoquées (ou variables stimulus)

Dans une expérimentation au sens strict, la variable indépendante peut être considérée comme un stimulus dans la mesure où ce mot se réfère de façon très large à tout aspect de l’environnement – physique (bruit, lumière…) ; social (nombre de personne présentes, etc) ; interne (drogue…) qui excite des récepteurs et provoque des modifications comportementales ou  » réponse « . En général, les variables provoquées peuvent prendre plusieurs valeurs au gré des choix de l’expérimentateur ; on appelle ces valeurs les modalités ou les états de la variable.

Les variables dépendantes (ou mesure de réponses)

Il s’agit donc de mesurer les modifications de comportement ou réponses à une ou des variables-stimulus. On y trouve les aspects comportementaux les plus divers (mesurer la production de salive, l’EEG, le temps de réaction, la résolution de problème, l’interaction dans les groupes, le jugement moral…). Quelque soit le phénomène étudié, il faut s’efforcer de mesurer la réponse de manière aussi précise que possible. On peut mesurer les réponses de différentes façons:

1. précision : examiner quelle précision est possible mais aussi utile, c’est-à-dire conserve un sens. Ex. division pour les tirs sur une cible ; nombre de panier au basket ; nombre d’échelons d’une échelle d’évaluation, durée au dixième, au centième de seconde…)

2. intensité : on cherche à quantifier la réponse. Ex. amplitude de la réaction électro-dermale ; de la réponse de sursaut, quantité de nourriture ingérée…

3. latence : c’est le temps écoulé entre le début du stimulus et le début de la réponse. Ex. étude des temps de réaction ; temps entre pistolet-starter et moment où le pied du coureur ne touche plus le starting-block…

4. vitesse : temps écoulé depuis le début jusqu’à la fin de la réponse. Il peut être très court (pousser sur un bouton dès qu’on a perçu un signal sonore) ou assez long (résolution d’un problème)

5. fréquence (taux) : c’est le nombre de réponse par unité de temps. Ex. taxe d’incitation ou de modération ; technique de marketing des grandes surfaces. C’est une notion dont l’importance est capitale dans la problématique du conditionnement opérant. Le taux de réponses est une indication directe de la probabilité que de nouvelles réponses soient émises par la suite. Le taux de réponses révèle le mode d’adaptation de l’organisme aux conditions du milieu.

6. persistance des réponses après extinction : comment et jusqu’à quand les réponses persistent-elles après l’arrêt des conditions stimulante ? Ex. décours de l’extinction

7. rester à l’affût de réponses inattendues : l’organisme produit un grand nombre de réponses. L’expérimentateur va choisir d’en mesurer une qu’il a retenue comme variable indépendante. Chaque variable-stimulus induit le plus souvent plusieurs réponses et, pour se donner les meilleures chances, l’expérimentateur doit choisir la plus adéquate comme variable dépendante.

8. validité de la (des) VD : mesure-t-elle bien ce qu’elle est censée mesurer ? C’est un problème extrêmement important dont dépend la pertinence de la recherche. La VD choisie convient-elle pour mettre à l’épreuve l’hypothèse qu’on veut tester ? C’est aussi un problème d’opérationnalisation. Ex. Quelles informations faut-il prendre pour mesurer l’anxiété ou la créativité ? Il y a là une difficulté quant à la manière de traduire un concept général, complexe et parfois mal défini en comportements mesurables (VD). La sélection que l’on opère est souvent partielle et discutable.

9. Fidélité de la ou des VD : c’est une mesure de la constance des résultats lors de répétition d’une expérience. Elle ne garantit nullement la validité. Ex. mesurer une capacité avec récipient mal gradué à fidèle, mais pas valide.

Il y a donc les variations « invoquées » sur lesquelles l’expérimentateur ne peut rien (âge, sexe, milieu social…) et les variations délibérément « provoquées » par l’expérimentateur manipulant directement les variables indépendantes (brillance d’une source lumineuse, temps précisément défini…).

Les variables parasites

Le terme de variable parasite est plutôt réservé à des variables moins faciles à identifier et à circonscrire. On distingue deux niveaux de variables parasites : a) Les variables parasites aléatoire : des individus différents placés dans les mêmes conditions ne produisent pas des résultats identiques : la variabilité interindividuelle est faite de multiple facteurs qui se surajoutent à la relation VI-VD et viennent influencer les résultats. Il devient malaisé de savoir quelle part des résultats revient à la VI proprement dite. En réalité, il s’avère impossible de contrôler toutes les variables imaginables.

Les variables parasites systématiques : ce sont celles que l’expérimentateur craint le plus. En effet, elles faussent systématiquement les résultats d’une expérience dans un sens déterminé, toujours le même.

Autres variables

Les variables intermédiaires : soit deux types différents d’apprentissage (VI) dont on veut comparer les effets (VD). Entre VI et VD viennent s’intercaler une série de variables intermédiaires. En effet, des apprentissages dépendront aussi de la motivation des sujets, de leur QI, de leur fatigue, etc. Dans cette catégorie, on met ainsi les grosses variables dont on peut aisément suspecter l’influence sur le phénomène étudié. Cette situation se résout de deux manières :
a) si on a tiré un nombre suffisant de sujets au hasard, on peut estimer que chacun des deux groupes a toutes les chances de présenter la même composition quant à la distribution des valeurs de ces variables intermédiaires.
b) Si on a des plus petits groupes alors on a tout intérêt à les faire changer de statut : de variables intermédiaire, on les transforme en variables indépendantes incluses dans le plan de l’expérience.

Variables cachées : l’observation directe n’est pas possible car les « constructs » ne se manifeste que de façon indirecte dans le comportement.

le modeling de participation:

Technique utilisée en thérapie comportementale, visant à modifier le comportement d’un sujet par le biais de la mise en sa présence d’un modèle plus compétent (A. Bandura).
La dimension de l’identification au modèle détermine en grande partie l’efficacité de cet apprentissage vicariant par imitation. Le modèle est ainsi largement imité quand il existe une similarité de sexe et d’âge avec le sujet, et lorsque sa compétence n’est pas trop éloignée, permettant au sujet de se reconnaitre davantage en lui.
Le « modeling » de participation est employé dans des indications variées, pour modifier les comportements inadaptés du sujet (évitements des troubles phobiques, rituels des obsessionnels-compulsifs, comportements passifs et agressifs). Rarement utilisées seules, ces thérapies nécessitent la plupart du temps l’association à d’autres stratégies comportementales.

les schemas inadaptes de young:

Ces 18 schémas sont les suivants (tels que présentés par Cottraux et Blackburn):

Schémas précoces de séparation et de rejet

La certitude que ses besoins de sécurité, de stabilité, d’affection, d’empathie, de compréhension, d’approbation et de respect ne seront pas satisfaits. Cette certitude a une origine familiale typique : il s’agit de familles où règnent un climat de séparation, avec explosion, changement, rejet, punitions. Les parents sont stricts, froids ou bien maltraitent l’enfant.

Abandon/instabilité
Le manque de stabilité ou de fiabilité, perçu, de ceux qui offrent soutien et sens de l’appartenance à un groupe. Il s’accompagne du sentiment que les personnes « importantes » ne continueront pas à donner appui, force ou protection parce qu’elles sont émotionnellement instables et changeantes (explosions de colère), peu fiables, ou ne sont pas toujours présentes; parce qu’elles mourront bientôt ou parce qu’elles abandonneront la personne pour quelqu’un de « mieux  » qu’elle.
Méfiance/abus
La personne s’attend à ce que les autres la fassent souffrir, la maltraitent, l’humilient, mentent, trichent et profitent d’elle. En général la souffrance infligée est perçue comme intentionnelle ou résultant de négligence extrême et injustifiable. Ceci peut aussi inclure le sentiment d’être constamment défavorisé par rapport aux autres ou de toujours  » tirer la courte paille « .
Manque affectif
La personne a la certitude que les autres ne donneront pas le soutient affectif dont elle a besoin. On peut distinguer trois catégories principales :

Manque d’apports affectifs : absence d’attention, d’affection, de chaleur, ou d’une présence amicale.
Manque d’empathie : absence de quelqu’un de compréhensif qui vous écoute et de quelqu’un à qui parler de soi-même.
Manque de protection : absence de quelqu’un de fort qui guide et conseille.
Imperfection/honte
La personne se juge imparfaite,  » mauvaise », inférieuer ou incapable; le révéler entraînerait la perte de l’affection des autres. Ceci peut inclure : l’hypersensibilité aux critiques, à l’abandon et au blâme. Il peut exister une gêne, avec des comparaisons avec les autres et un manque de confiance en soi. La personne peut ressentir la honte des imperfections perçues, celles-ci peuvent être internes (par exemple : égoïsme, colère, désirs sexuels inacceptables) ou externes (par exemple : défaut physique, gêne sociale).
Isolement/aliénation
Le sentiment d’être isolé, coupé du reste du monde, différent des autres et/ou de ne faire partie d’aucun groupe ou communauté.
Schémas précoces de manque d’autonomie et performance

Les exigences vis-à-vis de soi-même et du monde externe ne correspondent pas à la capacité (perçue) de survivre, d’agir indépendamment et d’arriver à une réussite suffisante. Ceci peut être lié à une origine familiale typique : famille  » étouffante  » où l’enfant est surprotégé, la confiance en soi est sapée et les relations en dehors de la famille ne sont pas encouragées : il en résulte un déficit d’apprentissage des compétences sociales.

Dépendance/incompétence
Croire à sa propre incapacité de faire face seul aux responsabilités journalières (par exemple, prendre soin de soi-même, résoudre les problèmes de tous les jours, faire preuve de bon sens, aborder de nouvelles tâches, prendre des décisions). Dit souvent,  » je suis incapable de…  »
Peur des événements inévitables/incontrôlables
Peur exagérée d’une catastrophe que l’on ne pourra pas éviter. Ces craintes se portent sur une ou plusieurs possibilités:

Santé : crise cardiaque, sida
Émotions : par exemple perdre la raison
Catastrophe naturelle ou phobie : ascenseurs, crime, avions, tremblement de terre.
Surprotection/personnalité atrophiée
Attachement émotionnel excessif à une ou plusieurs personnes, souvent les parents, au détriment d’une adaptation sociale normale. Très souvent, croyance qu’au moins l’un des individus ne peut pas survivre à l’autre, ou être heureux sans lui. Peut avoir le sentiment d’être étouffé par les autres, ou doute de lui-même, de sa propre identité. Sentiment d’être vide, sans but; ou, dans des cas extrêmes, questionne sa propre existence.
Échec
Croyance que l’on a échoué, que l’on échouera, que l’on est incapable de réussir aussi bien que les autres (études, carrière, sports, etc.). Souvent, la personne se juge stupide, inepte, sans talent, ignorante, inférieure aux autres, etc.
Schémas précoces de manque de limites

Il peut s’agir de manque de limites internes, de manque de responsabilité envers les autres, ou de l’incapacité à soutenir des buts à long terme. Ceci peut mener à des problèmes concernant les droits des autres, ou concernant ses propres objectifs. L’origine familiale typique est à rechercher du côté de parents faibles, trop indulgents, qui ne peuvent faire appliquer la discipline. L’enfant n’est pas encouragé à prendre des responsabilités, à tolérer un certain manque de confort, ou n’est pas suffisamment surveillé et guidé.

Droits personnels/dominance
Ceci correspond au besoin de faire, ou d’obtenir, exactement ce que l’on veut sans considérer ce qu’il en coûte aux autres; ou à une tendance excessive à affirmer sa force, son point de vue et à contrôler les autres à son propre avantage sans considérer leur désir d’autonomie. Le sujet est caractérisé par des exigences excessives et un manque général d’empathie.
Manque de contrôle de soi/discipline personnelle
Le problème central est l’incapacité ou le refus de contrôle de soi. La personne ne peut supporter d’être frustrée dans ses désirs et est incapable de modérer l’expression de ses émotions et impulsions. Sous une forme atténuée: elle essaie à tout prix d’éviter ce qui est pénible tels que les conflits, les confrontations, les responsabilités et l’effort, au détriment d’un sens de la satisfaction personnelle ou de son intégrité.
Schémas précoces de dépendance aux autres

Ils correspondent globalement à une importance excessive attachée aux besoins, désirs, réactions des autres, aux dépens de ses propres besoins afin d’obtenir leur affection ou leur approbation, par peur d’être abandonné ou pour éviter les représailles. Fréquemment, il existe une colère refoulée dont la personne n’est pas consciente. L’origine familiale de ce schéma doit être recherchée du côté d’une affection qui relève du conditionnel : pour se sentir aimé de ses parents, pour obtenir leur approbation, l’enfant réprime ses tendances naturelles. Les besoins des parents (affectifs, sociaux, leur style de vie) passent avant les besoins et réactions de l’enfant.

Assujettissement
Le comportement, l’expression des émotions, les décisions, sont totalement soumis aux autres parce ce qu’on se sent forcé d’agir ainsi, en général pour éviter colère, représailles ou abandon. Selon la personne, ses propres désirs, opinions et sentiments ne comptent pas pour les autres. En général, elle montre une docilité excessive mais réagit vivement si elle se sent prise au piège. Il existe presque toujours, une colère refoulée contre ceux à qui il se soumet, provoquant des troubles de personnalité (par exemple : comportement passif/agressif, explosion de colère, symptômes psychosomatiques, troubles affectifs, drogues).
Abnégation
Un souci exagéré de toujours considérer les autres avant soi-même; cette considération est volontaire. Les raisons sont en général : peur de faire de la peine aux autres; pour éviter de se sentir coupable d’égoïsme; ou pour maintenir un contact perçu comme nécessaire aux autres. Mène souvent à une hypersensibilité aux souffrances des autres. La personne peut éprouver le sentiment que ses propres besoins ne sont jamais satisfaits, d’où un ressentiment envers les autres.
Besoin d’approbation
Le problème central est un besoin excessif de l’attention, de l’estime et de l’approbation des autres; ou faire ce que les autres demandent, que cela corresponde ou non à ce que l’on veut de soi-même. L’estime de soi est formée à partir des réactions des autres et non à partir d’opinions et de valeurs personnelles. Parfois, une importance exagérée est accordée au style de vie, aux apparences, à l’argent, à la concurrence ou à la réussite – être le meilleur, le plus populaire – afin d’obtenir estime ou approbation. Fréquemment, les choix importants de la vie sont faits sans rapport avec le sujet; ou sont des choix qui n’apporteront pas de satisfaction; hypersensibilité au rejet; ou envie de ceux qui ont mieux réussi.
Schémas précoces d’hypervigilance et inhibition

Le problème principal est le contrôle exagéré des réactions, des sentiments et des choix pour éviter les erreurs ou pour maintenir des règles personnelles rigides dans sa conduite et dans sa performance, souvent aux dépens d’autres aspects de la vie: plaisirs, loisirs, amis; ou au détriment de sa santé. Origine familiale typique : sans joie; travail, devoir, perfectionnisme, obéissance, éviter les erreurs, sont des considérations beaucoup plus importantes que bonheur, joie, détente. Souvent, pessimisme et anxiété sont apparents : tout pourrait se désagréger si l’on ne se montre pas toujours vigilant.

Peur d’événements évitables/négativité
Est au premier plan la crainte exagérée que, dans des contextes divers (travail, situation pécuniaire, relations interpersonnelles), tout va tourner au pire; ou bien on retrouve une prise en considération fréquente et persistante de tous les aspects négatifs de la vie : souffrance, mort, conflit, culpabilité, ressentiment, problèmes non-résolus, erreurs possibles, etc., qui s’accompagne d’une minimisation ou d’un déni des aspects positifs et optimistes. Souvent, il existe une peur exagérée de commettre des erreurs et la crainte de leurs conséquences : ruine, humiliation, situation intolérable. Ces personnes sont fréquemment anxieuses, pessimistes, mécontentes et indécises.
Surcontrôle
Le contrôle excessif des réactions spontanées (actions, sentiments, paroles) est là généralement pour éviter les erreurs, la désapprobation d’autrui, les catastrophes, le chaos ou par peur de ne pouvoir maîtriser ses impulsions. On peut distinguer :

La répression de la colère et de l’agressivité.
Le besoin compulsif d’ordre et de précision.
La répression d’impulsions positives (joie, affection, excitation sexuelle, jeux).
L’adhérence excessive à la routine et au rituel.
La difficulté à reconnaître ses propres faiblesses, ou à exprimer facilement ses propres sentiments ou besoins. Souvent ces attitudes sont appliquées aux proches.
Idéaux exigeants
La conviction que l’on doit s’efforcer d’atteindre et de maintenir un niveau de perfection dans son comportement ou sa performance représente un idéal destiné à éviter les critiques. Ces exigences amènent à une tension constante; s’arrêter dans ses efforts ou se détendre devient impossible. Une critique constante de soi-même et des autres est effectuée. Par conséquent la personne souffre des déficits de plaisirs, détente, santé, estime de soi, satisfaction personnelle et relations interpersonnelles. On peut distinguer :

Le perfectionnisme, importance excessive attachée aux détails et sous-estimation de sa propre performance.
Des règles rigides; l’importance du devoir. Ces règles s’appliquent à de nombreux aspects de la vie : morale, culture, religion.
Préoccupation constante de temps et d’efficacité : toujours faire plus et mieux.
Punition
La tendance à se montrer intolérant, très critique, impatient et à  » punir  » les autres, et soi-même, s’ils n’atteignent pas le niveau de perfection que l’on exige. Ceci entraîne : la difficulté à pardonner les erreurs ou les imperfections – en soi ou chez les autres – l’incapacité de considérer les circonstances atténuantes; et un manque d’empathie, de flexibilité, ou l’incapacité d’admettre un autre point de vue.

les 5 besoins fondamentaux source de la création des schemas précoces inadaptés

a) La sécurité liée à l’attachement aux autres

b) L’autonomie, la compétence et le sens de l’identité

c) Les limites et l’auto-contrôle

d) La spontanéité et le jeu

e) La liberté d’exprimer ses besoins et ses émotions

triade cognitive de Beck:

La triade cognitive de Beck, ou triade cognitive dépressive de Beck, désigne une classe de trois types de pensées négatives présents dans la dépression, proposée par Aaron Beck en 1976. Cette triade fait partie de sa théorie cognitive de la dépression1. Elle implique des pensées négatives sur : l’estime (ex. faible estime de soi), le monde/l’entourage (ex. le monde est injuste), et l’avenir (ex. avenir sans espoir).

Description
Sous leur perspective cognitive, les troubles dépressifs se caractérisent par une vision négative handicapante de l’estime de soi, des expériences faites dans la vie (et du monde en général), et de l’avenir. Ces trois points définissent la triade cognitive2.

Les patients dépressifs se perçoivent eux-mêmes souvent comme désespérés, inefficaces, mal-aimés, et tendent à se mésestimer à cause de problèmes physiques, mentaux et/ou moraux2. Ils culpabilisent excessivement, et se croient inutiles et incapables d’être aimés par autrui. Ils dévaluent systématiquement leurs expériences actuelles et antérieures3. Ils se perçoivent difficilement comme des individus acceptés, ou même ressentir un bien-être émotionnel. Ils perçoivent leur vie comme dénuée de sens et de plaisir, et ne pensent par réussir à surmonter les obstacles de buts qu’ils se sont fixés. Pour eux, tout leur semble « trop dur à supporter ». Ils pensent également que leurs problèmes continueront indéfiniment et que leur avenir ne sera constitué de frustration et de privation. Les tentatives de suicide sont une expression extrême du désir d’échapper aux problèmes qui leur paraissent incontrôlables, interminables et insupportables

conséquences d’un comportement d’évitement?: 

Soulagement immédiat de l’anxiété

Majoration de l’anxiété au long cours

Aggravation de la pathologie

4 formes principales de pensées dysfonctionnelles selon Ellis ? 

Dramatisation

Condamnation

Défaitisme

Absolutisme

 la technique des 4R ?:

Recontextualiser, reformuler, résumer, renforcer, reflets

règles d’exposition d’une phobie simple en Thérapie Comportementale et Cognitive ?
Une exposition graduée En imagination Puis in vivo La durée de l’exposition est importante, l’anxiété doit avoir diminué de 50% On se base sur la hiérarchie construite avec le patient On prépare les exercices d’exposition avec le patient On vériYie la validité des exercices avant que le patient les essaye

Déroulement d’une thérapie

Les TCC sont des « thérapies actives » : le psychothérapeute ne se contente pas d’écouter le patient, mais échange avec lui, le renseigne, lui propose des techniques, recettes, etc.Parmi ces techniques figurent l’exposition (en imagination, Thérapie par réalité virtuelle ou in vivo), la relaxation, le façonnement, le modeling, la restructuration cognitive…

Évaluation avant traitement
L’analyse fonctionnelle :
Elle comporte deux dimensions :

-qualitative : Il s’agit de déterminer les circonstances dans lequel le problème est apparu d’en préciser les facteurs déclenchants et ceux contribuant à son maintien.
Plusieurs grilles permettent de réaliser cette analyse, comme le BASIC ID d’Arnold Lazarus, ou la grille SECCA.

-quantitative : Pour percevoir l’évolution des difficultés du patient au cours du traitement, il faut auparavant les mesurer. Par exemple, avec une personne ayant un trouble obsessionnel compulsif (TOC) de lavage, le thérapeute pourra évaluer avec la personne le temps passé sous la douche, et d’autres indicateurs qui vont permettre d’établir une ligne de base du TOC du patient. De nombreuses échelles cliniques sont à la disposition du thérapeute.

Le contrat thérapeutique :
Il présente au patient comment lui et le thérapeute vont s’y prendre pour mener le changement thérapeutique. Les objectifs sont progressifs.

Application du programme
Elle se fait au rythme du patient, les étapes sont susceptibles d’être réajustées. De nouvelles mesures.
Évaluation des résultats
Le psychothérapeute cognitif et le patient évaluent le résultat de la thérapie. La comparaison entre la ligne de base et l’évaluation en fin de thérapie sont un indicateur du succès de la thérapie.
il faut ensuite solder la thérapie.