La vulvo-vestibulodynie 

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Lvulvo-vestibulodynie est une douleur de la vulve soit spontanée, soit provoquée par le contact (rapports sexuels, mise en place de tampons, examen gynécologique). La douleur peut être diffuse sur toute la vulve ou bien être localisée sur des points précis, notamment au vestibule (entrée du vagin de part et d’autre latéralement) ce qui correspond au terme de vestibulodynie. lLa douleur a pu apparaitre soit d’emblée sur vulve normale(en général les premiers tampons ont été d’emblée douloureux et les premiers rapports sexuels également), une origine psychosomatique doit alors être suspectée. Soit la douleur est apparue secondairement à des épisode de mycoses ou d’herpès etc….il s’agit alors d’ un abaissement du seuil de la douleur souvent chez des patientes anxieuses. La vestibulodynie se complique facilement d’un vaginisme, c’est à dire une contraction involontaire réflexe des muscle du périnée. Un cercle vicieux s’installe alors, car cette contraction musculaire est elle aussi ressentie comme douloureuse et aggrave ainsi la vestibulodynie.

La prise en charge doit être empathique, avec réassurance, elle est longue et doit être pluridisciplinaire (kiné, sage-femme, psychothérapeute, hypnose, Botox pour relâcher les muscles) et accompagnement thérapeutique .

 Pour en savoir plus allez sur le site:  Les clés de Vénus

« problème de pratique médicale » les événements indésirables liés aux mèches et bandelettes sous-urétrales, selon l’ANSM Damien Coulomb

Appel à la vigilance de l’ANSM sur les dispositifs de traitement

Les événements indésirables constatés suite à la pose de bandelettes sous-urétrales et d’implants de renforts pelviens relèvent davantage de « problèmes de pratique médicale et d’information des patientes » que de défauts propres aux dispositifs, selon les conclusions de la réunion de concertation sur le sujet, organisée mardi 22 janvier par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Ces dispositifs médicaux, indiqués dans le traitement du prolapsus et de l’incontinence urinaire, font l’objet d’une attention particulière depuis novembre 2018, l’affaire des implants files et des signalements en Angleterre, en Écosse, en Australie et en Irlande.

L’ANSM a procédé à des inspections chez sept des 20 entreprises commercialisant ces implants. Une action de justice sanitaire a été menée à l’encontre de l’un d’entre eux pour défaut de marquage CE sur une partie des lots. En dehors de ce signalement, « rien n’indique à ce stade que les dispositifs en eux-mêmes soient en cause », explique le Dr Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l’ANSM. Sur la base des auditions de représentants des patients, elle pointe en revanche un défaut d’information des patientes et un parcours de soins peu clair en cas de complications.

2,8 % de complications graves

L’ANSM a également commandité l’étude VIGIMESH, coordonnée par le Pr Xavier Fritel, du CHU de Poitiers, et menée sur 13 centres. Ces derniers devaient signaler tous les évènements indésirables graves (reprise chirurgicale, abandon de pose, procédure chirurgicale additionnelle, défaillance d’organe, passage en unité de soin intensif…). Selon des résultats préliminaires, « sur 1 873 femmes opérées entre février 2017 et juillet 2018, nous avons collecté 52 complications sérieuses, soit une incidence de 2,8 % », précise le Pr Xavier Fritel.

Le taux de complications sérieuses est de 3,5 % pour les poses de bandelettes sous-urétrales, de 6,53 % chez les femmes qui ont eu à la fois une pose de bandelette et une autre chirurgie du prolapsus. Les taux de complications étaient plus faibles après une opération de reconstruction vaginale par mèche (1,13 à 2,8 % selon les indications). Les résultats finaux de VIGIMESH sont attendus fin 2019.

À l’issue de sa réunion, le groupe de travail a identifié plusieurs pistes d’action : le renforcement de l’évaluation des dispositifs avant et après la mise sur le marché, l’amélioration de l’information délivrée aux patients et aux professionnels de santé, l’amélioration et l’encadrement des pratiques, et l’amélioration du suivi des patients après chirurgie.

Concrètement, la direction générale de l’offre de soins (DGOS) va prochainement publier un arrêté encadrant les pratiques chirurgicales. Des recommandations de bonnes pratiques pour la prise en charge de l’incontinence vont par ailleurs être publiées par la Haute Autorité de santé. Enfin, les sociétés savantes (Société de chirurgie gynécologique et pelvienne, Société interdisciplinaire francophone d’urodynamique et de pelvi périnéologie) sont chargées de travailler sur les modalités de dépose des dispositifs. Et fourniront, dans les prochains mois, une liste des centres experts capables de prendre en charge des complications et des douleurs

Prolapsus, incontinence urinaire : les implants sous surveillance (destination santé Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Laura Bourgault)

Les implants médicaux font l’objet d’une importante suspicion depuis la révélation par le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) du scandale qualifié d’implants files. Dans ce contexte, l’ANSM communique sur son travaild’inspection des fabricants des dispositifs destinés au traitement du prolapsus génital et/ou de l’incontinence urinaire féminine. L’Agence annonce en outre qu’elle émettra en janvier 2019 de nouvelles recommandations en la matière.

Quel est l’intérêt des implants de renfort destinés au traitement du prolapsus génital et/ou de l’incontinence urinaire féminine? Et quels sont les risques associés à leur utilisation? C’est à ces questions que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) souhaite répondre en réunissant le 22 janvier 2019 les patients et les professionnels de santé. Suite à cette réunion, elle émettra des recommandations en la matière.

L’Agence « dispose de peu de remontées de signalements* à ce stade des investigations ». Pourtant, les inquiétudes sont réelles notamment depuis que la prothèse Prolift, commercialisée par Johnson & Johnson, a été retirée du marché en France en 2013, en même temps que 3 autres dispositifs médicaux similaires, suite à des plaintes de patientes à l’étranger. Celles-ci rapportaient notamment des douleurs chroniques intenses, des perforations d’organes, des infections.

Pas de certificat de conformité CE valide

L’ANSM « mène depuis mars 2018, des inspections chez les fabricants de [ces] dispositifs en France et à l’étranger. Cette campagne vise notamment à apprécier le respect des dispositions législatives et réglementaires relatives à la mise sur le marché et/ou à la distribution des dispositifs médicaux. A ce jour, 7 fabricants ont d’ores et déjà été inspectés ».

Suite à ces contrôles, l’Agence a pris une « décision de police sanitaire à l’encontre de la société CL Medical ». En cause, certains lots d’implants mis sur le marché alors qu’ils ne disposaient pas d’un certificat de conformité CE valide. Par mesure de précaution, le fabricant est tenu de procéder au retrait des dispositifs concernés. Reste que l’enquête Implants files révélait un dysfonctionnement dans la délivrance même de la certification CE par les organismes dédiés…

*depuis le 23 novembre 2018, et suite à un appel à signalement lancé par l’ANSM, 5 patientes ont déclaré des effets indésirables en lien avec un implant de renfort

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Cette prothèse, qui « cisaille le vagin », fait l’objet d’un scandale mondial par nolwenn le Blevennec

Cette prothèse, qui "cisaille le vagin", fait l'objet d'un scandale mondialTissu de la prothèse vaginale DR

La prothèse vaginale Prolift, inventée par des médecins français, a fait souffrir des milliers de femmes dans le monde.

Par  

En Australie, 800 femmes mènent en ce moment un recours collectif contre le laboratoire américain Johnson & Johnson, fabriquant de la prothèse vaginale Prolift et d’autres implants vaginaux contestés.

Le Prolift est un tissu en plastique, suspendu comme un hamac à l’intérieur du vagin et destiné à soigner les descentes d’organes. Il a été interdit aux Etats-Unis en 2012 et en France un an plus tard. 

 aucun article de presse n’avait été consacré, en France, à cette affaire. Curieux paradoxe : cette prothèse est française. Elle a été créée par notre élite médicale.

Quelle est l’ampleur du scandale ?

En Australie, le procès en cours a démarré en juillet dernier. Des actions similaires ont lieu aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni. En Ecosse, où les victimes se surnomment les « mesh survivors » (survivantes des implants), la ministre de la Santé a demandé pardon.

Partout dans le monde, les victimes du Prolift décrivent une prothèse qui « cisaille le vagin », qui fait l’effet d’une « râpe à fromage » ou d’un « papier de verre ». Parfois, elle tire sur des terminaisons nerveuses, perfore la vessie ou le rectum, fait une boule au fond de la cavité vaginale, et rend les rapports sexuels impossibles.

Qu’est-ce qu’un prolapsus ?

La descente d’un ou plusieurs organes (utérus, vessie, rectum…). Un processus qui peut survenir après un accouchement difficile ou avec l’âge et l’usure des tissus.

Qu’est-ce que le Prolift ?

C’est un filet fait de mailles en plastique, accroché à des ligaments et inséré par voie vaginale, qui soutient les organes comme pourrait le faire un hamac.

Comment soignait-on le prolapsus avant la prothèse ?

Dans les années 1990, le prolapsus était une insatisfaction récurrente pour les obstétriciens ; on le réparait par une chirurgie archaïque, en coupant un bout de vagin et en recousant. A la troisième récidive, on finissait parfois par totalement refermer le vagin.

Comment cette prothèse est-elle née ?

Un jour, le chemin de Bernard Jacquetin, gynécologue reconnu, croise celui d’Axel Arnaud, un chirurgien digestif passé chez l’industriel Johnson & Johnson. Inspirés par le succès des bandelettes urinaires qui soignent l’incontinence, les deux médecins décident de concevoir un matériel prothétique pour remédier à la descente d’organes.

Au début des années 2000, Bernard Jacquetin réunit autour de lui huit médecins français choisis pour la qualité de leur geste chirurgical. Appelés le « groupe des neuf » et financés par le labo, ces médecins vont travailler pendant cinq ans au dessin d’une nouvelle prothèse.

Quelles erreurs ont-elles été commises ?

En mars 2005, Johnson & Johnson met sur le marché une prothèse vaginale qui pose deux problèmes majeurs :

– le tissu, trop lourd, entraîne des défauts de cicatrisation et une réaction inflammatoire à l’intérieur du vagin (les bras de la prothèse rétractée se mettent alors à tirer sur des terminaisons nerveuses) ;

– la pose ultra-technique du matériel requiert des mains expertes. Mais le service marketing de Johnson & Johnson se tourne, lui, vers des chirurgiens non-expérimentés.

 Bernard Jacquetin admet :

« Aux Etats-Unis, je crois vraiment qu’il y a des gens qui ont fait un petit peu n’importe quoi. En Amérique du Sud, il paraît que ça a été encore pire, mais ils ne portent pas plainte donc on n’en entend pas parler. »

Dernière erreur commise par le labo : les risques de douleurs pendant les rapports sexuels n’ont pas été mentionnés dans la première notice du produit. C’est pour cette raison qu’aux Etats-Unis, des victimes du Prolift ont déjà obtenu plusieurs millions de dollars de dommages et intérêts en justice.

Comment la mise sur le marché de ce produit a-t-elle été possible ? 

A l’époque, les prothèses vaginales ne sont pas classées « produits dangereux » par la Food and Drug Administration (ça a changé depuis). En Europe, un marquage « CE » suffit. Le labo n’a jamais pris la peine de financer une étude comparative avec la chirurgie traditionnelle. « Nous l’avons pourtant demandé. Mais à partir du moment où ils vendent, ils n’entendent plus », dit Bernard Jacquetin.

Qui sont les neuf médecins français ?

Voici la liste des neuf inventeurs du Prolift : Philippe Debodinance (Polyclinique de Grande-Synthe), Michel Cosson (CHRU de Lille), Bernard Jacquetin (retraité du CHU de Clermont-Ferrand), Richard Villet (vice-président de l’Académise nationale de chirurgie), Delphine Salet-Lizée (Diaconesses-Croix-Saint-Simon), Claude Rosenthal (président de Gynécologie sans frontières), Henri Clavé (clinique à Nice), Juan Berrocal (cliniques à Rouen), Olivier Garbin (Hôpitaux universitaires de Strasbourg).

Alors qu’ils ont vu la catastrophe sanitaire se dérouler sous leurs yeux, les « French doctors » n’ont alerté ni la presse ni le grand public.

Les médecins avaient-ils conscience du danger ?

En juillet dernier, dans la salle d’audience australienne, alors qu’il était question de la prothèse, des e-mails du groupe des neuf ont été lus à voix haute provoquant des mouvements d’indignation. Dans cet échange privé, postérieur à l’introduction du Prolift sur le marché, l’un des médecins se demande s’il est normal qu’il n’ait, pour le moment, aucune envie de poser cette prothèse à sa femme.

Combien les médecins ont-ils gagné ?

Les médecins jurent aujourd’hui que l’argent n’a pas acheté leur silence. Pendant les années Prolift, ils en ont cependant gagné beaucoup.

« D’un commun accord des membres de ce groupe », Bernard Jacquetin, qui a vendu le brevet Prolift à Johnson & Johnson, a refusé de me donner le « chiffrage des gains ».

Mais selon les documents que nous avons pu obtenir, le « groupe des neuf » aurait touché au minimum 5,5 millions d’euros de royalties. Plusieurs médecins ont également reçu de l’argent pour aller promouvoir la prothèse et former des chirurgiens à la pose. « De 1.000 à 2.000 euros la journée de formation », nous a dit Michel Cosson.

Combien y a-t-il de femmes portant un Prolift dans le monde ?

Johnson & Johnson ne communique pas sur ses ventes.

Dans la revue « Pelvimag », datée de 2008, Bernard Jacquetin dit que « la procédure Prolift a été réalisée plus de 100.000 fois dans le monde » et rappelle que « de nombreuses imitations existent sur le marché ». A cette époque, la prothèse n’est pas encore mondialisée.

Quel résultat pour les procès aux Etats-Unis ?

Aux Etats-Unis, des dizaines de milliers de plaintes ont été déposées mettant en cause les bandelettes urinaires et la prothèse vaginale. Sur tous ces produits, Johnson & Johnson est en première ligne.

Concernant le Prolift, le premier procès a été celui intenté par Linda Gross. Cette infirmière du Dakota est la première à avoir vu son cas examiné par une cour du New Jersey. Elle a porté plainte en 2008 et le procès a eu lieu en 2012. Linda Gross a dû subir 18 opérations pour retirer la prothèse. Elle a obtenu 11 millionsde dollars de dommages et intérêts.

Le deuxième procès important, concernant le Prolift, fut celui intenté par Sharon Beltz. Cette dernière a obtenu 2 millions de dommages et intérêt.

Pourquoi le scandale n’a-t-il pas éclaté en France ?

En France, la situation est restée sous contrôle. Le groupe des neuf a formé la plupart des chirurgiens français qui ont voulu utiliser la prothèse et deux recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) ont refroidi les ardeurs des chirurgiens non-expérimentés.

Les femmes ont été mieux opérées, mais la prothèse a aussi fait de nombreuses victimes. Si elles sont restées silencieuses, c’est probablement parce que les chirurgiens français les ont reçues avec sollicitude en leur proposant des solutions techniques.

« Quand des collègues s’étonnaient que je ne fasse l’objet d’aucune plainte, je répondais ‘non, j’opère comme vous, mais je leur parle beaucoup plus’, c’est tout », m’a dit Bernard Jacquetin.

Le système de sécurité sociale les a aussi mieux prises en charge qu’à l’étranger, ce qui explique peut être qu’elles n’ont pas porté leur affaire au pénal. En ligne, on trouve des plaintes portées par voie administrative ou civile.

Que répond le labo ?

Sollicité à plusieurs reprises, le bureau français du labo n’a voulu répondre à aucune question, mais il a assuré « compatir avec les femmes souffrant de prolapsus pelvien, qui peut être grave et invalidant ». Aux Etats-Unis, le service communication a laissé nos demandes sans réponse.

Pose-t-on encore des prothèses vaginales en France et dans le monde ?

Le kit Prolift a été retiré du marché. Mais de nouvelles prothèses, plus légères, sont encore sur le marché. On les utilise en dernier recours sur des patientes ayant des indications spécifiques. Pour ces patientes, ne pouvant pas être opérées par « voie haute » (cœlioscopique) ou ayant fait plusieurs récidives, elles sont salutaires.

Si vous avez vécu des complications liées à la pose d’une prothèse vaginale (Prolift ou copie), merci de m’écrire à nleblevennec@rue89.com

 

 

 

Nolwenn Le Blevennec

Nolwenn Le Blevennec

Journaliste

En direct de la sifud Montpellier 

Voilà quelques diapo extraites du congrès de pelviperineologie de la sifud Montpellier 

Des conférences tres intéressantes 

Je retiens une présentation sur les tcc et l’hyperactivite vesicale

Et L’arrivée des probiotiques dans les topos sur la vessie et le vagin dans les sociétés savantes (encore balbutiante) 

Violences obstétricales : quand l’accouchement vire au cauchemar, aujourd’hui, les femmes en parlent Isabelle Duriez

Publié le 9 juin 2017 à 17h20 dans le magasine elle

Violences obstétricales : quand l’accouchement vire au cauchemar, aujourd’hui, les femmes en parlent
© « Un autre regard » par Emma, éditions Massot.

Anesthésie manquée, épisiotomie superflue, condescendance… l’accouchement s’accompagne parfois de violences injustifiées, voire illégales. Certaines femmes commencent enfin à en parler.

Ce devait être « le plus beau jour de sa vie ». Mais, deux ans après, Hélène a encore du mal à raconter la naissance de sa fille. Elle en a fait une dépression. Non seulement parce qu’elle a cru mourir mais aussi parce que la clinique, près de Valence (Drôme), a refusé de lui présenter des excuses. « Quelques mois plus tôt, j’avais subi une chirurgie mammaire, j’ai été cent fois mieux traitée qu’à la maternité », raconte-t-elle. Son accouchement ne s’est pourtant pas fait en urgence – une explication souvent donnée pour justifier ce que l’on appelle désormais les violences obstétricales -, sa césarienne était programmée. Avant même de partir au bloc, une sage-femme manque de lui injecter des antibiotiques auxquels elle est allergique. Elle l’a pourtant fait inscrire en rouge sur son dossier. « Vous auriez pu le signaler », l’engueule-t-on. Hélène aurait pu en mourir. Déjà stressée, elle ressent une douleur atroce en pleine intervention. « Comme si on me brûlait l’intérieur à l’acide, se souvient-elle. Je leur disais : ‘Je sens tout, j’ai mal’, mais ils me répétaient : ‘Chut, ce n’est pas possible.’ J’ai cru qu’ils allaient me laisser crever. » La partie haute de son ventre n’était pas anesthésiée. Le choc est tel, que, comme lors d’une agression sexuelle, elle se dissocie de son corps. Montées d’angoisse, flashs la nuit… Elle a mis des mois à surmonter ce traumatisme.

« J’AI EU LE SENTIMENT D’ÊTRE UNE VACHE. À AUCUN MOMENT, ON NE M’A INFORMÉE DE CE QUI SE PASSAIT, NI DEMANDÉ MON AVIS. »

Via l’association Césarine, grâce à des échanges avec d’autres femmes ayant eu le même sentiment d’avoir été dépossédées de leur corps, Hélène a compris qu’elle n’était pas un cas isolé. « La plupart des gens n’imaginent pas la brutalité de ce qu’on a vécu, témoigne ainsi Audrey, 25 ans. Ils vous incitent à tourner la page : ‘Tu vas t’en remettre, l’essentiel, c’est que le bébé aille bien’. » Mais Audrey allait mal, hantée par les images de son accouchement : une sage-femme à califourchon sur son ventre pour faire sortir le bébé (« Je me suis mise à vomir partout »), ses bras attachés en croix au bloc opératoire… « J’ai eu le sentiment d’être une vache. À aucun moment, on ne m’a informée de ce qui se passait, ni demandé mon avis. »

Depuis deux ans, ces récits portant sur les violences obstétricales envahissent les réseaux sociaux via les hashtags #payetongynéco, #payetonutérus, le tumblr« Je n’ai pas consenti », le groupe FacebookStop à l’impunité des violences obstétricales (Sivo) lancé début 2015. « Internet a permis à des mamans seules chez elles avec leur bébé de confronter leur vécu, mais c’était jusque-là perçu comme des expériences individuelles malheureuses », observe Marie-Hélène Lahaye, juriste et auteure du blog « Marie accouche là ». Pour preuve, les commentaires : « Vous êtes mal tombée », « Tous les soignants ne sont pas comme ça »… « En réalité, reprend la juriste, cette question est aussi politique que médicale. Elle renvoie à une vision sexiste de la femme : faible, incapable d’accoucher seule et dangereuse pour ses enfants. »

Le Pr Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français ( CNGOF), reconnaît que l’on peut tomber « sur de mauvais médecins sans tact ni psychologie ». Il conseille « non pas d’essayer de les changer, mais d’en changer ». À ses yeux, « à part ces brebis galeuses, tous les médecins appliquent scrupuleusement les bonnes pratiques recommandées par le CNGOF ». Basma Boubakri, coprésidente de l’Institut de recherche et d’action pour la santé des femmes ( IRASF) et de l’Observatoire Violence Obstétricale, conteste l’idée de rejeter la responsabilité sur des professionnels isolés. « Cela évite de s’interroger sur les faits : pourquoi dénoncer ces actes non médicalement justifiés pratiqués sans consentement et en toute impunité, puisque, la plupart du temps, ces professionnels ne sont pas inquiétés ? Récemment, à Manosque, une femme a découvert en rentrant chez elle que le gynécologue avait complètement suturé son vagin, sans le lui dire. Comment est-ce possible ? »

Aucun soignant ne reconnaîtra d’ailleurs avoir assisté à une « expression abdominale » (pression sur le ventre) ces dernières années. Audrey n’est pourtant pas la seule à en avoir subi. D’autres témoignages recueillis par le Ciane, collectif interassociatif autour de la naissance, montrent que cette pratique barbare perdure. « La Haute Autorité de Santé y est opposée, car elle est douloureuse et dangereuse : elle peut provoquer une descente d’organes, des fractures de côtes, des douleurs persistantes dans le dos », dénonce Chantal Ducroux-Schouwey, présidente du Ciane qui accompagne les victimes dans leur recours auprès des maternités.

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© illustation Emma/éditions Massot.

Mieux informées, les jeunes mères supportent de moins en moins le décalage entre le discours officiel et leur vécu. En 2014, la sage-femme et écrivaine Agnès Ledig avait dénoncé sur son blog le « point du mari » consistant, à l’insu de la parturiente, à coudre le périnée pour que l’entrée du vagin soit plus étroite. En 2015, la faculté de médecine de Lyon reconnaissait que ses étudiants pratiquaient le toucher vaginal sur des patientes sous anesthésie générale sans leur consentement. Au même moment, la dessinatrice de BD Emma a diffusé sur son blog « L’Histoire de ma copine Cécile », publiée dans son recueil « Un autre regard » (Massot Editions) *, où elle décrit comment son amie s’était vu imposer cette épisiotomie, incision de la paroi vaginale et du muscle du périnée contre sa volonté. Dix ans auparavant, le CNGOF avait pourtant reconnu que l’épisiotomie ne protège pas des déchirures et que les risques de complications ne justifient pas son recours systématique. « Beaucoup de femmes ont envoyé ma planche à leurs copines en demandant : tu savais ? » se félicite Emma. Aujourd’hui, dans certains établissements, les épisiotomies sont pratiquées sur 40 % des accouchées, dans d’autres, comme à Nanterre ou à Besançon, ce taux a été respectivement réduit à 2,5 % et 1 %. Rien n’oblige de toute façon les maternités à afficher leurs chiffres.

« Tout cela a renforcé le sentiment de n’être que des utérus sur pattes », dénonce Chantal Ducroux-Schouwey, qui a participé à la mise en place d’un diplôme universitaire de prise en charge de la malveillance obstétricale. Qu’attend-on pour mettre fin à ces violences ? Que les parturientes n’aient plus confiance dans les soignants ? » Sur le papier, tout le monde se réfère à la loi Kouchner de 2002 : « Aucun acte médical, ni aucun traitement ne peuvent être pratiqués sans le consentement libre et éclairé de la personne. » Dans la réalité, « le consentement est rarement recherché, souligne Chantal Ducroux-Schouwey. Cela ne prend pourtant que quelques minutes, à condition être capable de s’entendre dire non. Or, les médecins n’y sont pas formés ».

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L’épisiotomie © illustation Emma/éditions Massot

« CES VIOLENCES LAISSENT DES SÉQUELLES, DE L’ORDRE DU SYNDROME POST-TRAUMATIQUE »

Alice, 36 ans, n’a pas compris ce qui lui arrivait lorsqu’elle s’est retrouvée avec le bras de la gynécologue jusqu’au coude dans son vagin, alors que son bébé était à peine né. « La péridurale commençait à ne plus faire effet, je la sentais racler pour sortir les morceaux de placenta. Au bout de vingt minutes, j’ai fait un malaise. » Non seulement personne ne lui avait parlé de révision utérine, mais la Haute Autorité de Santé recommande de ne la pratiquer qu’au bout de trente minutes, sous anesthésie, si le placenta n’a pas été expulsé naturellement. « Les recommandations ne sont pas respectées, sous prétexte qu’il faut faire vite. Mais ces violences laissent des séquelles, de l’ordre du syndrome post-traumatique », dénonce Basma Boubakri.

Faudrait-il davantage préparer les femmes aux scénarios catastrophes ? « Ce serait inquiéter inutilement 70 à 90 % des futures mères pour lesquelles tout se passe bien », estime Isabelle Derrendinger, directrice de l’école de sages-femmes de Nantes, qui se positionne davantage sur les projets de naissance comme moyen de dialogue. Il faut redonner du temps à la consultation. Or, la pression de rentabilité sur les établissements fait que nous travaillons de plus en plus en quantité, moins en qualité. » Céline de Carné, gynécologue-obstétricienne à l’hôpital Trousseau, incite de son côté à recontacter le service, ou à écrire une lettre de réclamation ou de plainte : « Cela peut mettre en lumière un défaut d’organisation ou un dysfonctionnement. La libération de la parole des femmes est bienvenue car elle nous aide à nous améliorer. »

Hélène et Audrey ont toutes les deux contacté les maternités où elles ont accouché : besoin d’explication, de reconnaissance de leur préjudice. « Alertée par ma sage-femme libérale, la directrice de l’hôpital m’a appelée pour s’excuser, raconte Audrey. Cinquante naissances avaient eu lieu en cinq jours, mais je lui ai dit que cela ne justifiait pas la brutalité et l’absence de prise en charge de la douleur. » De son côté, Hélène a obtenu la convocation d’une Commission des usagers. « L’équipe a fait bloc autour de l’anesthésiste en me répétant : ‘La douleur est subjective’ », résume-t-elle. Elle aimerait bien avoir un deuxième enfant. Mais, pour l’instant, elle a encore trop peur.

Les illustrations de cet article sont tirées d’« Un autre regard » par Emma, éditions Massot.

> L’Institut de recherches et d’actions pour la santé des femmes lance un questionnaire sur comment les femmes ont vécu leur accouchement pour mesurer de façon globale les violences obstétricales et gynécologiques. Il est en ligne sur la page Facebook Stop à l’impunité des violences obstétricale

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quel sport en cas d’incontinence urinaire

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4 sports à adopter en cas d’incontinence urinaire
Si vous souffrez d’incontinence urinaire, mieux vaut choisir un sport doux, qui n’exerce pas de pression sur le périnée. Souvent, les femmes qui pratiquent un sport sollicitant les abdominaux ont un périnée mou. Pourquoi ? Parce que l’hyper pression abdominale exercée lors d’une pratique sportive entraine une augmentation de la pression dans le ventre qui est finalement supportée par le périnée. Celui-ci doit alors gérer à la fois la pression habituelle liée à la vessie et l’hyper-pression liée à un effort abdominal. Résultat : c’est la fuite.

La marche : elle sollicite très peu la sangle abdominale. Vous vous musclez les cuisses, les mollets, les fessiers voire même le dos mais vous n’exercez aucune pression sur les abdominaux. Les fuites se font donc rares dans la pratique de ce sport.

Le vélo : sur un vélo, vous pratiquez une activité qui ne va pas à l’encontre de la pesanteur. Vous êtes sur un niveau fixe et vous ne mobilisez pas la sangle abdominale. Mieux encore, la position adoptée sur le vélo permet de travailler les muscles du périnée. Un sport idéal quand on souffre d’incontinence urinaire.

La natation : dans l’eau, vous êtes en position horizontale. Cette posture vous aide déjà à éviter la fuite urinaire. De plus, la pesanteur est réduite: vous flottez. Vous subissez par conséquent moins de pression.

Le yoga : voici une autre discipline pour laquelle vous pouvez opter si vous souffrez d’incontinence urinaire. Au yoga, vous vous musclez en profondeur et vous visualisez chaque partie de votre corps. Dans de nombreuses postures, les muscles du plancher pelvien sont sollicités. Cela vous incite donc à en prendre conscience d’une part et à les faire travailler, d’autre part.

article paru dans femme actuelle.